Accord au G7 pour fermer les centrales à charbon d'ici à 2035

Les pays du G7 réunis en Italie ont décidé le 30 avril de supprimer progressivement d'ici à 2035 les centrales électriques au charbon sans dispositifs de captage de carbone. Il s'agissait de la première grande réunion politique sur le climat depuis Dubaï, où le monde s'était engagé à renoncer progressivement aux énergies fossiles.

Les pays du G7 – Italie, Canada, France, Allemagne, Japon, Royaume-Uni et États-Unis –, ont convenu de "supprimer progressivement la production actuelle d'électricité au charbon dans [leurs] systèmes énergétiques au cours de la première moitié des années 2030", ont annoncé les pays membres dans un communiqué, à l'issue d'une réunion des ministres de l'Environnement et de l'Énergie à Turin.

Une marge de manœuvre a été laissée ouverte, puisque les pays pourront suivre "un calendrier compatible avec le maintien d'une limite d'augmentation de la température à 1,5°C, conformément aux trajectoires de neutralité carbone".

En outre, l'électricité produite au charbon pourra être maintenue si ses émissions sont captées ou limitées par la technologie de capture de carbone (Carbon Capture and storage), une échappatoire critiquée par les défenseurs de l'environnement.

Des réactions assez consensuelles

Certains pays, comme la France, militaient pour que le G7 abandonne le charbon d'ici 2030, mais le Japon en particulier, dont un tiers de l'électricité provient du charbon, était réticent à fixer une date-butoir.

"C'est un engagement fort, un signal fort du G7", a néanmoins indiqué le ministre délégué en charge du Commerce extérieur et de l’Attractivité de la France Franck Riester, qui représentait la France à Turin sur les questions climatiques.

Pour Luca Bergamaschi, du groupe de réflexion sur le climat ECCO, le G7 a fait "un pas en avant décisif" pour traduire l'accord de Dubaï dans les législations nationales. Le World Resources Institute a salué de son côté cet engagement comme "une lueur d'espoir pour le reste du monde".

En revanche, Andreas Sieber, de l'organisation de défense du climat 350.org, a jugé ce "progrès important mais insuffisant", tandis que l'Institut d'analyse du Climat a estimé que "2035 est trop tard", jugeant "notable que le gaz n'ait pas été mentionné", bien qu'il soit la plus grande source de l'augmentation mondiale des émissions de CO2 au cours de la dernière décennie.

Financement, nerf de la guerre

Les ministres ont déclaré que les efforts visant à collecter des fonds pour aider les pays les plus pauvres à lutter contre le changement climatique devraient inclure tous "les pays en mesure de contribuer".

En vertu d'une convention de l'ONU sur le climat de 1992, seule une petite poignée de pays à revenu élevé, qui dominaient l'économie mondiale à l'époque, se sont engagés à financer la lutte contre le réchauffement climatique. Cela n'incluait pas la Chine, devenue aujourd'hui le pays le plus émetteur de gaz à effet de serre.

"En disant clairement qu'on appelait d'autres pays à contribuer, nous voulons que la Chine nous rejoigne dans cette direction", a précisé à l'AFP Franck Riester.

Les militants du climat demandent une aide accrue aux pays en voie de développement pour décarboner leur production industrielle, notamment les secteurs de l'acier et du ciment.

Première grande réunion politique sur le climat

Il s'agissait de la première grande réunion politique sur le climat depuis la COP28 organisée en décembre à Dubaï, où le monde s'est engagé à renoncer progressivement au charbon, au gaz et au pétrole.

Ensemble, les pays du G7 représentent 38 % de l'économie mondiale et sont responsables de 21 % des émissions de gaz à effet de serre, selon des données de l'Institut d'analyse du Climat établies en 2021.

La rédaction (avec l'AFP)

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